dimanche 12 février 2017

Femmes expertes en langage d'indexation en Europe

Le roman "La table des matières" insiste sur le rôle des femmes dans l'histoire de l'indexation, un tableau de synthèse ci dessous sur ce thème a été élaboré par Sylvie Dalbin et moi-même dans le cadre d'une communication "Femmes expertes en langage d'indexation en Europe (XIXème-XXème siècle):
Suzanne Briet, Maria Molinet, Karen Spark Jones", Colloque international FGTIC Femmes Genre et Technologie de l'information et de la Communication Europe (XIXème-XXème siècle) Institut des sciences de la communication du CNRS, Paris, mai 2014.

FEMMES EXPERTES EN LANGAGE D’INDEXATION EN EUROPE*
version annotée de Sylvie Fayet-Scribe, Colloque international FGTIC 15/16 Mai 2014


*SOURCES DU TABLEAU
Sylvie Dalbin, 2009, http://fr.slideshare.net/Dalb/nouvelles-pratiques-dindexation-nouveaux-enjeux-documentaires
Sylvie Dalbin, 2013, http://fr.slideshare.net/Dalb/referentiels-de-quoi-parleton
Sylvie Fayet-Scribe, 1997, Chronologie des supports, des dispositifs spatiaux, des outils de repérage de l’information, gabriel.gallezot.free.fr/Solaris/d04/4fayet_0intro.html
Sylvie Fayet-Scribe, 2007, La Table des Matières, roman historique, Paris, Eds du Panama.
DEFINITIONS
Indexation :attribuer à un document une marque distinctive qui renseigne sur le contenu et qui permet de le retrouver (1948- Le Robert).
Thésaurus : répertoire de termes sélectionnés et organisés selon des relations sémantiques ou hiérarchiques .
TALN : Traitement automatique des langues naturelles.
CDU : Classification Décimal Universelle.


English version:

WOMEN EXPERT INDEXING LANGUAGE IN EUROPE*
Sylvie Fayet-Scribe   in  Colloque international FGTIC 15/16 Mai 2014  




vendredi 5 mars 2010

La Table des Matières: critique dans BBF

Histoire de la documentation en France

culture, science et technologie de l’information : 1895-1937

Paris : CNRS-Éditions, 2000. – 313 p. ; 24 cm. – (CNRS Histoire). - ISBN 2-271-05790-6 / ISSN 1251-4357 : 150 F/ 22,87 euro

Par Christophe Pavlidès

L’histoire de l’émergence de la documentation en France dans la première moitié du XXe siècle n’a pas jusqu’ici suscité une littérature très abondante : l’article de Bruno Delmas, « Une fonction nouvelle : genèse et développement des centres de documentation » 1, restait la synthèse la plus accessible, et tout juste pouvait-on citer certains travaux de Sylvie Fayet-Scribe, historienne et maître de conférences à Paris I, publiés sur des supports plus familiers des professionnels de l’information et de la documentation que des historiens, puisqu’il s’agit d’articles de Documentaliste-Sciences de l’information et de publications électroniques dans la revue en ligne Solaris dont elle est cofondatrice.

On ne peut donc que se réjouir de la voir publier un ouvrage plus vaste sur la question, qui reprend en partie ses travaux antérieurs en les refondant, et qui a bénéficié de l’apport précieux d’archives inédites, publiques mais aussi privées, notamment celles d’Éric de Grolier. La période étudiée va de la création à Bruxelles en 1895 de l’Institut international de bibliographie (IIB), à la tenue en 1937 à Paris du congrès mondial de la documentation universelle dans le cadre de l’Exposition internationale des arts et techniques.

On voit qu’une histoire de la documentation en France ne peut en effet, pour la période considérée, faire l’impasse du caractère international, voire internationaliste de son objet d’étude : le précurseur, Paul Otlet, est belge, tout comme Henri La Fontaine, avec qui il crée le Répertoire bibliographique universel (RBU), et la Classification décimale universelle (CDU) ; ils partagent avec le général Hippolyte Sebert (1839-1930), propagateur de leurs idées en France, un même idéal universaliste (passant par exemple par la défense de l’espéranto), et s’ils cherchent des appuis institutionnels, ils privilégieront toujours le rôle des associations, nationales et internationales – on ne parlait pas encore d’organisations non gouvernementales (ONG), mais c’est bien de cela qu’il s’agit.
Succession et imbrication d’associations

À cet égard, l’ouvrage est une passionnante histoire de la succession et de l’imbrication d’associations qui, pendant un demi-siècle, font émerger la science de l’information et de la documentation en l’arrachant bon gré mal gré à la sphère de la bibliothèque-musée. Ainsi l’IIB déjà cité, devenu Institut international de documentation en 1931, qui vise à élaborer le répertoire bibliographique universel, et qui servira de socle en 1937 à la Fédération internationale de documentation (FID) ; son correspondant pour la France, le Bureau bibliographique de Paris (BBP) fondé en 1898, qui devient en 1924 le BBF (sic !), Bureau bibliographique de France, et s’appellera Association d’information documentaire (AID) de 1944 à 1946 avant de disparaître en 1950 ; et, bien sûr, l’Union française des organismes de documentation (UFOD), créée à Paris en 1932 et qui fédérera les premiers vrais centres de documentation spécialisés.

Toutes ces associations et tous ces réseaux partagent une même volonté de traiter le document d’abord comme contenu (l’information), et l’on sait combien le culte du contenant (le livre), pour des raisons historiques, pèse à l’époque sur les bibliothèques en France. Leur œuvre majeure consiste notamment à dissocier la science de l’information des autres acceptions de la « bibliographie », terme trop large recouvrant aussi bien la bibliologie, la bibliographie matérielle, que l’analyse documentaire au sens moderne du terme ; de ce point de vue, le combat pour le dépouillement des périodiques apparaît comme central de la mission qu’ils se donnent (notamment dans le cadre du RBU), et très révélateur également, déjà, du clivage entre sciences humaines et lettres d’une part, et sciences exactes et techniques d’autre part. On est frappé par l’ambition encyclopédique de leur entreprise, et il faut attendre le développement de centres de documentation spécialisés dans l’entre-deux-guerres pour que le congrès de 1937, tout en posant les fondements de la FID, abandonne, à regret semble-t-il, un répertoire universel trop lourd à mettre en œuvre.
Documentation et lecture publique

La dernière partie de l’ouvrage n’est pas la moins intéressante pour les historiens des bibliothèques, car elle va nourrir le débat déjà riche sur le développement de la lecture publique entre les deux guerres en France. En effet, le dernier chapitre, intitulé « La priorité à l’usager », souligne la proximité (en termes d’investissement humain et de rejet de la bibliothèque traditionnelle) entre les associations qui construisent la documentation et celles qui promeuvent la lecture publique, en particulier l’association des anciens élèves de l’école franco-américaine des bibliothécaires à Paris, et surtout l’Association pour le développement de la lecture publique (ADLP, 1936-1941) : ce sont les mêmes hommes et femmes, en particulier le couple Éric et Georgette de Grolier, qui, en rupture avec « le cadre étroit et étouffant des bibliothèques », se battent tant pour la documentation et l’information scientifique et technique (« savoir s’informer ») que pour la lecture publique (« faire lire »).

Les éléments fournis par leurs archives viennent donc conforter les apports de Laure Léveillé 2. Georgette de Grolier travaille d’ailleurs à la bibliothèque du CARD (Comité américain pour les régions dévastées), tandis que son époux Éric est secrétaire général du BBF dans les années trente. Le couple fonde en 1933, à travers l’Association des anciens élèves de l’école des bibliothécaires franco-américaine à Paris (la fameuse « école des chartes du Far West »), la Revue du livre et des bibliothèques pour couvrir « les aspects modernes du travail des bibliothèques et des centres de documentation », créneau qu’ils estiment visiblement délaissé par l’Association des bibliothécaires français (ABF) et la Revue des bibliothèques ; ils se veulent évidemment les vrais héritiers d’Eugène Morel, à qui leur revue rend un vibrant hommage en 1934. Et, de fait, Eugène Morel a présidé le BBP, Ernest Coyecque en est membre dès 1922, quant à Henri Lemaître « [il] est lui aussi membre du BBP, de l’UFOD, de l’ADLP et de l’ABF ». Il ne manquerait parmi les grands noms de la lecture publique que Gabriel Henriot 3, dont Sylvie Fayet-Scribe rappelle cependant l’intérêt pour les « offices d’information » auxquels il consacre une communication en 1925.

La défense de l’information, du document et le primat de l’usager vont donc de pair pour toute cette génération d’hommes et de femmes qui se définissent comme des bibliothécaires modernes. En revanche, on pourra regretter – mais c’eût été sans doute sortir par trop des limites du sujet – une vision en creux des « autres » bibliothécaires : sur la lecture publique, l’ABF n’est pas alors, loin de là, un foyer monolithique de résistance, et les chartistes non plus : Coyecque et Lemaître en sont deux illustrations exemplaires. De même, Louise-Noëlle Malclès ou Yvonne Oddon, classées parmi « les femmes qui ont fait la documentation », ne sont pas moins bibliothécaires parce qu’elles ont été des professionnelles d’avant-garde de la documentation.

Toute la difficulté d’une définition est donc de distinguer sans séparer artificiellement, et une partie de l’histoire des bibliothèques et de la documentation est faite de ce paradoxe : l’identité historique des documentalistes passe par un demi-siècle décisif dont les acteurs sont, en partie au moins, des bibliothécaires particulièrement novateurs et en conflit avec la pensée dominante de leur milieu. Ce n’est pas le moindre mérite de Sylvie Fayet-Scribe que de le rappeler, y compris à des bibliothécaires souvent ignorants du passé des professions de l’information. Saluons donc une œuvre stimulante et très documentée, dont on espère qu’elle suscitera de nouvelles recherches sur l’histoire de nos professions.

1. Bruno Delmas, « Une fonction nouvelle : genèse et développement des centres de documentation », Histoire des bibliothèques françaises, 1992, t. 4, p. 179-193. (retour)

2. « Fascinations étrangères et naissance de la lecture publique », Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Les bibliothèques au XXe siècle 1914-1990, p. 155-177. (retour)

3. Pour citer tous ceux, avec La Fontaine et Otlet, que Noé Richter classe comme « Les hommes qui ont fait la lecture publique » en encadré de l’article de Laure Léveillé, p. 160-162. (retour)

Notice bibliographique :

Fayet-Scribe, Sylvie, « Histoire de la documentation en France », BBF, 2001, n° 3, p. 108-109
[en ligne] Consulté le 07 mars 2010



http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2001-03-0108-004

lundi 29 décembre 2008

Biblio-fictions


Le livre comme sujet de roman...



jeudi 18 septembre 2008

paru dans la revue BASES n°246 Fév. 2008

Quels liens entre Hildegarde de Bingen, mère Abbesse d'un couvent de bénédictines au Moyen-Âge sur la rive Ouest du Rhin, Pierre de la Ramée, philosophe et mathématicien à la Sorbonne durant les désordres et les carnages des guerres de religion, le bibliothécaire de Voltaire à la veille de la Révolution Française, Paul Otlet, l'inventeur de la Classification Décimale Universelle et Suzanne Briet, Madame Documentation à la Bibliothèque Nationale?

samedi 16 août 2008

Biblio-fictions


Objets autant spirituels que matériels, les livres font aussi d’excellents sujets de romans.

par Martine Desjardins
publié dans L'actualité du 1er septembre 2008

Cliquez ici pour lire des extraits de ces romans.

Malgré les rumeurs grandement exagérées de sa mort, le livre imprimé résiste vaillamment aux assauts du numérique. Mais pour combien de temps encore ? Le papier électronique est maintenant assez perfectionné pour offrir des heures de lecture en tout confort sur des appareils faciles à utiliser. De la taille d’un livre de poche mais deux fois plus légers, le Cybook européen ou le Kindle — lancé récemment par la librairie en ligne Amazon — sont de véritables bibliothèques portatives pouvant contenir de 200 à 10 000 titres !

Devant cette diversité technologique, le livre semble ressentir un malaise identitaire, qui se traduit par un certain repli sur soi. Ils sont maintenant nombreux les romans dans la même veine que Le nom de la rose, d’Umberto Eco, ou Si par une nuit d’hiver un voyageur, d’Italo Calvino, qui tournent autour des livres. Les biblio-fictions, comme Le club Dumas, d’Arturo Perez-Reverte, L’ombre du vent, de Carlos Ruiz Zafón, La règle de quatre, d’Ian Caldwell et Dustin Thomason, L’historienne et Drakula, d’Elizabeth Kostova, Le treizième conte, de Diane Setterfield, sont d’ailleurs en voie de constituer un genre à part, avec leurs thèmes de prédilection. Parmi ceux-ci, citons la bouquinerie, la bibliothèque secrète, l’auteur oublié, le manuscrit retrouvé, le livre maudit, l’édition rare, l’exemplaire unique, la page manquante — autant de pièces d’insolubles puzzles littéraires.

Les auteurs de biblio-fiction, grands nostalgiques du vélin et du maroquin, présentent tous les symptômes de la bibliomanie et même de la bibliolâtrie. « Et si la forme physique du livre était porteuse d’une révélation, d’une vision philosophique du cosmos ? d’une conception de l’homme et de sa place dans l’univers ? » avance Sylvie Fayet-Scribe. Dans son premier roman, La table des matières, elle lance une conservatrice de musée sur les traces d’une gravure arrachée aux pages de l’encyclopédie de sainte Hildegarde de Bingen. Cette enquête, qui met en scène à la fois des trafiquants de manuscrits anciens à la Bibliothèque nationale de France et les responsables du meurtre d’une bibliothécaire américaine, est un prétexte à peine déguisé pour relater l’histoire de la documentation et de ses instruments : l’ordre alphabétique, la chronologie, l’index, la bibliographie, la table des matières... Sylvie Fayet-Scribe ne néglige pas pour autant les défis que pose la conception des moteurs de recherche destinés à la Toile et fait dire à l’un de ses personnages : « Il faut apprendre à tous les outils de la recherche documentaire. Son fonctionnement n’est autre que celui de notre société à venir. »

On peut retracer les origines de la biblio-fiction au chapitre sept de Pantagruel, dans lequel Rabelais dressait le répertoire de la librairie de Saint-Victor, avec 150 titres loufoques comme Les aises de la vie monachale ou La profiterolle des indulgences. Mais c’est l’écrivain argentin Jorge Luis Borges qui a véritablement jeté les bases du genre avec « La bibliothèque de Babel », et surtout « Le livre de sable », nouvelle écrite en 1975 où le narrateur entre en possession d’un volume au nombre infini de pages. Si quelqu’un mérite le titre d’héritier de ces deux précurseurs, c’est bien le Canadien Thomas Wharton, qui ne cesse de réinventer le livre avec une puissance d’imagination éblouissante. Son dernier ouvrage, Logogryphe, est plus qu’une simple bibliographie de livres imaginaires : c’est l’édification de toute une mythologie littéraire, où les livres deviennent des êtres merveilleux ou monstrueux, capables de déverser leur contenu comme une armoire trop pleine, de réordonner phrases et paragraphes quand on a le dos tourné, d’absorber ce qui les entoure comme un trou noir. Livres-îles désertes où les lecteurs sont naufragés, romans atlantidéens que l’on parcourt à la nage, ouvrages pétrifiés d’une bibliopole en ruine servent de points de départ à des nouvelles où l’on voudrait se perdre.

Dans les biblio-fictions, les livres sentent toujours un peu le vieux grimoire. Celui dont parle La fin des mystères, de Scarlett Thomas, a la réputation de causer la mort de quiconque le lit. En fait, il transporte les consciences dans un univers métaphorique si captivant qu’elles en oublient de réintégrer leur corps. Cet univers est une expérience de pensée — un modèle comme en construisent les spécialistes de la physique relativiste ou quantique pour expliquer certains paradoxes (les trains filant à la vitesse de la lumière d’Einstein, par exemple). L’héroïne du roman s’y rend afin de remonter jusqu’aux origines de la conscience. « Il a dû y avoir un instant précis où la première étincelle de conscience est apparue », dit-elle, conjecturant que le miracle qui s’est produit pour les premiers animaux pourrait se reproduire, pourquoi pas, dans le cas des livres. Si cela s’avère, ces derniers ne sont pas près de devenir obsolètes.

dimanche 15 juin 2008

La Table des Matières - Premier roman 2007

Présentation de l'éditeur
Qui a torturé puis assassiné Margaret Penfield, une respectable bibliothécaire américaine ? Et pour quel mobile ? Parce qu'elle avait identifié la plante qui promet l'immortalité décrite par Hildegarde de Bingen au XIIe siècle ? Pour Laurette Lerbier, révéler au grand public, le nom de cette plante fabuleuse serait le point d'orgue de l'exposition sur les jardins qu'elle prépare au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Laurette décide de jouer les Miss Marple et se lance à la recherche de l'énigmatique source de jouvence.
L'enquête la mène dans le monde méconnu des précurseurs d'Internet. Des savants de la Renaissance aux encyclopédistes - mondialistes de la fin du XIXe siècle, en passant par les jansénistes de Port-Royal et les bibliographes révolutionnaires du siècle des Lumières, le but de sa quête ne cesse de se dérober alors que les menaces se font plus précises. Accompagnée du séduisant Lucas du Prat, savant botaniste de la police scientifique, Laurette pourra-t-elle déjouer ce qui ressemble de plus en plus à un complot féministe international aux desseins bien mystérieux ? Un roman historique qui emprunte les chemins de l'intrigue policière, dans le clair-obscur des bibliothèques et la lumière des jardins.

Détails sur le produit
* Broché: 452 pages
* Editeur : Editions du Panama (24 septembre 2007)
* Langue : Français
* ISBN-10: 2755701757
* ISBN-13: 978-2755701753

mardi 15 avril 2008

La Table des Matières sur le site web du Mundaneum

Un roman historique qui emprunte les chemins de l’intrigue policière. Un voyage érudit dans le clair-obscur des bibliothèques. Agatha Christie au pays de J. L. Borges.

www.mundaneum.be